Spitzkoppe, Homeb, survol du Namib, trek dans le Damaraland, Epupa et Etosha

La fin de la saison sèche, de septembre à novembre, se révèle idéale pour les amoureux de la faune sauvage. L’eau se raréfiant, les animaux convergent essentiellement vers les mêmes points pour s’abreuver, ce qui rend plus prévisible leur comportement. De plus, la végétation s’amoindrit au fur et à mesure que la saison avance et par conséquent facilite l’observation et la photographie.

 

Les circuits que j’ai eu le plaisir d’encadrer pour le compte de Damarana pendant cette période ont été davantage accès sur le safari, notamment dans le parc national d’Etosha, mais aussi dans le Damaraland sauvage loin de toutes structures humaines.

 

 

Mais d’abord, tous voyages en Namibie se doit de passer par les « incontournables » de la grande mer de sable et des environs de  Sesriem, c’est-à-dire Sossusvlei, Deadvlei, la dune Elim et le canyon de Sesriem.

Le Spitzkoppe

L’un des massifs le plus photographié de Namibie, et pour cause, est le Spitzkoppe. Emergeant au loin tel un mirage dans la plaine, cet inselberg (montagne isolée) granitique possède un fort pouvoir d’attraction pour quiconque emprunte la route entre Windhoek et Swakopmund.

Cet immense bloc de granite qui domine de plus de 700 m l’immense plaine semble être là un peu par hasard. C’est en fait une formation rocheuse plutonique. Elle s’est consolidée sous la surface de la Terre, avant que des dizaines de millions d’années d’érosion détériorent les roches qui l’enveloppent pour la mettre à jour. La pluie, le vent et les différences de température participent désormais à sculpter le granite pour lui donner des formes très photogéniques.

Dans ce décor de cinéma, habité par les damans des rochers, les oréotragues et les steenboks, les randonneurs peuvent s’en donner à cœur joie, surtout au lever et au coucher du soleil lorsque le granite révèle magnifiquement ses teintes roses/orangées.

 

Homeb

Imaginé un bivouac à l’ombre de grands acacias et de faidherbias albida, à deux pas d’un lit sablonneux de rivière éphémère, surmonté par des dunes rouges d’un côté et un canyon aux couleurs étincelantes de l’autre… Aux abords de la Kuiseb, le site magique et peu fréquenté d’Homeb n’a rien à envier à Sesriem. Prenez un peu de hauteur et vous visualiserez immédiatement que vous êtes au cœur de la frontière naturelle entre l’immense désert de sable (erg) du sud du Namib et le non moins gigantesque désert rocailleux (reg) du nord du Namib.  

Lors de nos randonnées, nous y croisons souvent les troupeaux de chèvres et de vaches appartenant aux éleveurs Topnaar vivant le long de la rivière. Cette ethnie particulière en Namibie s’est installée là en premier lieu pour la récolte, la consommation et la commercialisation du fameux !Nara. Ce fruit de la même famille que le concombre est très riche en eau, mais se révèle pourtant capable de pousser dans le désert en captant l’eau souterraine en profondeur.

 

Survol du Namib

Cette activité phare que choisissent de nombreux voyageurs en Namibie amène un tout autre point de vue du désert que la randonnée. Mais cette vision se révèle également complémentaire puisque la prise de hauteur permet la visualisation à grande échelle des ensembles géologiques foulés pendant le voyage.

Ayant eu le privilège de prendre place dans un vol réservé par mon groupe, j’ai pu contempler du ciel pendant 2h15 la richesse du Namib ; du canyon de la Kuiseb aux dunes côtières se jetant littéralement dans l’Atlantique ; en passant par les étincelantes cuvettes blanches cernées de dunes à Sossusvlei. A mon avis, l’un des intérêts majeurs de cette activité tient aussi dans la possibilité d’appréhender les différents types de dunes du Namib (pyramidales, paraboliques, barkhanes, longitudinales et transversales) et leur localisation, chose plus difficile au niveau du sol.

 

Trek dans le Damaraland

Toujours entre les rivières Ugab et Huab, comme évoqué dans mon article du 12 février mais avec un itinéraire différent, ce trek de 3 jours nous immerge une fois de plus dans un monde fantasmagorique. Passant par une multitude de nuances de rouge, jaune, orange, les couleurs des roches ne cessent de nous étonner. Et que dire de l’érosion millénaire qui participe encore à dessiner des formes complexes et d’une beauté sans pareil. On est bien là dans le paradis des grands espaces sauvages et des amoureux de photographie !

Pour parachever le tout, un petit safari en 4X4 nous offre parfois le privilège d’approcher les éléphants du désert qui sillonnent l’oasis linéaire de la Huab ; ainsi que d’observer non sans une certaine excitation les empreintes plus ou moins fraîches des lions du désert, difficilement repérables mais bien présents dans la zone.

 

Epupa

C’est dans la belle région d’Epupa, au Kaokoland, que se déroule notre trek de 2 jours en pays Himba. Accompagnés de nos guides locaux, il s’agit d’une occasion unique de découvrir à pied l’environnement naturel, largement dominé par de magnifiques commiphores et mopanes (arbre sacré pour les Himba) ; et bien évidemment l’environnement culturel de cette ethnie particulière en Namibie.

La marche se termine en apothéose en descendant aux chutes d’Epupa, pas aussi impressionnantes que certaines mais tellement esthétiques. Ici, la rivière Kunene, qui prend sa source dans une région humide d’Angola, se partage en de multiples bras, serpente au milieu des plus vieilles roches de Namibie et coule à proximité de grands baobabs et palmiers makalani. Le soir, quand les derniers rayons du soleil illuminent les lieux, on prend vite conscience que l’on fait face à  l’un des plus beaux tableaux de Namibie… Voire d’Afrique !

 

Le parc national d'Etosha

Cet immense parc national de plus de 20000 km² fait partie des zones protégées parmi les plus intéressantes d’Afrique. Pendant la saison sèche, de mai à décembre, les animaux convergent vers les nombreux points d’eau, essentiellement localisés au sud du grand lac asséché de 6000 km², et offrent des opportunités d’observation et de photographie légendaires.

L’eau souterraine, provenant des montagnes d’Otavi au sud-est du parc, vient buter contre une couche d’argile imperméable et « jaillit » à la surface, ce qui explique que depuis des millénaires la faune habite dans cette zone lorsque les pluies cessent.

Pour conclure un voyage en Namibie, la visite d’Etosha est un must car elle permet de revoir de nombreuses espèces déjà croisées dans d’autres régions, et même, avec un peu de chance et de persévérance, de découvrir des animaux difficilement observables autre part dans le pays, comme le lion, le léopard, la hyène tachetée, le rhinocéros noir, le bubale, l'éland, etc.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0