Comme j'en parlerai dans un prochain billet de blog, la Namibie a aussi énormément à offrir pendant la basse saison, de décembre à avril, période correspondant à la saison des pluies.
Début 2017, 2 tours que j’ai encadré avec Damarana pour le compte de Terres Oubliées m’ont particulièrement marqués. Plutôt axés sur la découverte à pied du désert du Namib, ils nous ont permis de naviguer dans des
espaces réellement sauvages et de nous immerger dans des paysages dignes de tableaux de maître. En effet, les quelques courtes perturbations qui traversent le Namib en saison des pluies teintent
le ciel de nuages noirs et engendre une luminosité qui habille temporairement roches et plantes d’habits de lumière.
Passons rapidement sur les grands classiques d’un voyage en Namibie tels que les sublimes canyons du Naukluft, Sesriem ou les dunes de Sossusvlei, pour nous attarder sur l’exploration de zones
hors des sentiers battus permise grâce à un 4X4 performant et la constitution de petits groupes.
Trek dans le Damaraland
Dans le Damaraland, entre les rivières éphémères Huab et Ugab, nous explorons au cours d’un trek itinérant de 3 jours des terres très sauvages, arides, où seules la faune et la flore bien adaptées peut survivre. Progressant entre montagnes basaltiques imposantes et massifs de grès aux formes extravagantes, nous avons l’honneur de suivre les petits « sentiers » tracés par les zèbres de Hartmann et savourons la chance d’observer sur leur terrain oryx, autruche, chacal, etc. Lors du transfert en 4X4 menant au point de départ du trek, la rencontre avec les célèbres éléphants du désert, « en transfert » entre Ugab et Huab au cœur d’un plateau de toute beauté, restera à jamais marquée dans mon esprit. Un moment aussi inattendu (les éléphants du désert sont le plus souvent aperçus aux abords des lits de rivières) que magique !! Clou du spectacle, l’exploration d’un site de gravures et de peintures rupestres San au beau milieu du désert, connu exclusivement de nous et donc bien loin de l’agitation du très fréquenté site de Twyfelfontein.
Le Namibrand
Autre point fort de ces voyages, la grande réserve privée du Namibrand permet de fouler des paysages proches de la perfection. Dunes de sable orange et immenses plaines recouvertes de graminées jaunes, le tout ponctué de magnifiques acacias erioloba et entouré de jolis massifs ; l’endroit me fait penser à un petit condensé de désert du Namib. La randonnée dans cet environnement, de préférence tôt le matin et en fin d’après-midi pour l’éclat des couleurs, se révèle un plaisir de chaque instant tant le décor tient du fantasme ! En prime, se tenir au sommet d’une dune baignée de soleil, regardant devant soi s’avancer lentement un mur noir gorgé d’électricité et crachant des tonnes d’eau, relève de l’expérience métaphysique que l’on n’oublie pas de sitôt. Jusqu’à la première goutte léchant l’appareil photo, impossible de détourner le regard d’une pareille beauté… Et puis l'on court vite se mettre à l’abri.
Trek dans le Namib central
Au nord du parc national du Namib-Naukluft se trouve des étendues désertiques aux horizons très lointains. Ces terres, surnommées « Namib central », offrent un dépaysement total et des camps sauvages exceptionnels comme Bloedkoppie, Rock Arch, Mirabib ou Homeb. De nombreux zèbres de Hartmann, oryx, springboks, guépards, chacals, vautours, outardes de Rupell (et j’en passe) habitent ces grandes plaines ponctuées de massifs granitiques. Ces inselbergs (montagnes isolées) se révèlent tous plus intéressants les uns que les autres à explorer, grimper ou contourner. Et la végétation n’est pas en reste, avec notamment certains aloe dichotoma, ou « arbre à carquois », qui détonnent dans le paysage. Enfin, le site d’Homeb relève du miracle. Se trouvant aux abords de la rivière éphémère Kuiseb, frontière naturelle entre l’erg (grande mer de sable) et le reg du Namib (désert rocailleux), ce lieu permet de randonner au cœur de ravines encaissées dans le schiste nu, de gambader sur des dunes tout en longueur, et de paresser à l’ombre des immenses faidherbia albida du lit de rivière.
Le plateau d'Etendeka
Et que dire du plateau d’Etendeka ? Peut-être que cette vaste étendue de montagnes basaltiques rouges peuplée par les mythiques lions et éléphants du désert m’apparaît comme la quintessence du voyage en Afrique... Tout passionné de la nature africaine devrait au moins une fois bivouaquer dans la concession de Palmwag, au cœur de cet espace sauvage sans limites, ni constructions humaines, dans lequel les animaux circulent au gré de leurs besoins. Il n’y est pas rare de remarquer des empreintes de léopards ou d’entendre des cris de hyènes… Mais en ce mois d’avril 2017, c’est bien notre rencontre avec les lions du désert qui reste encore maintenant l’un des évènements le plus fort de ma carrière de guide. A Palmwag, on sait que les lions sont là. On les entend même parfois rugir la nuit. Mais vu leur nombre restreint et leur « discrétion », il est très rare de pouvoir les apercevoir. Mais en cette fin d’après-midi, le petit miracle se produisit lorsque lors d’un petit tour en 4X4, nous avons croisé la route de 2 mâles et une femelle. Dans un cadre sublime, agrémenté du vert des euphorbes damarana et plongé dans une délicieuse lumière de fin d’orage, nous avons eu la chance (l’honneur !) de contempler ces magnifiques spécimens avec en toile de fond la silhouette des massifs de basalte.
Le Kaokoland
Enfin, une escapade dans le Kaokoland, à l’extrême nord-ouest du pays, nous a permis de rencontrer l’un des derniers peuples de pasteurs semi-nomades du continent africain, les Himbas. Un trek itinérant en leur compagnie représente une occasion unique d’appréhender la vie quotidienne d’un peuple singulier en Namibie. Cela dit, peut-on vraiment comprendre les problématiques auxquelles font face les Himbas à travers le prisme de nos schémas de pensées occidentaux ?
Grande question…
jacquot olivier (mardi, 24 avril 2018 16:16)
bnj,maxime trés belles photos ,paysage magnifique!!!!!bonne continuation à toi